Un Voigtländer Bessa dormait sur mon étagère depuis août 2024… jusqu’à maintenant ! Je l’ai testé et cela a rendu des photos vraiment belles, malgré des fuites de lumière.
Il y a des appareils qui dorment sur une étagère, attendant leur heure. Le Voigtländer Bessa, équipé d’un objectif Voigtar f/6.3, était de ceux-là. Acheté lors d’une vente aux enchères fin août 2024, cet appareil photo de presque 100 ans de conception était resté jusqu’ici un bel objet de collection, jamais testé, stocké à l’abri de la poussière et de la lumière, dans une caisse en plastique avec d’autres.
Mais après avoir vendu mon Sem Semflex FX Type 10 à une étudiante des Beaux-Arts de Dijon, je me suis retrouvé sans moyen format.
Une bonne excuse pour enfin mettre le Voigtländer Bessa à l’épreuve.
Le choix de la pellicule : un test rapide et efficace
Pour ce premier essai, j’ai opté pour une pellicule Ilford XP2 Super 400. C’est une pellicule que je connais bien, avec un rendu que j’apprécie particulièrement. Son principal avantage : elle peut être développée en C41, ce qui signifie que je pouvais la confier à Photo Express à Dijon et obtenir mes négatifs en 30 minutes chrono. Un choix stratégique pour s’assurer rapidement du bon fonctionnement de l’appareil… surtout un samedi à 18h !
Prise de vue : entre Parc Darcy et rue de la Liberté
Direction le Parc Darcy et la place Darcy à Dijon, un terrain familier où je prends souvent des photos avec mon fils. Une façon de capturer des instants du quotidien tout en découvrant le comportement de l’appareil. Nous avons poursuivi l’essai en nous baladant dans la rue de la Liberté, une rue toujours animée, parfaite pour tester la gestion des mouvements et de la lumière.
Avant de me lancer, j’avais pris soin de vérifier les vitesses d’obturation avec mon Baby Shutter Tester (un achat bien utile sur eBay). Mais la vraie question restait : est-ce que ce Voigtländer Bessa allait livrer des images exploitables ?
L’attente du développement : stress et impatience
Il n’y a rien de plus frustrant que de devoir attendre pour savoir si un vieil appareil de presque 100 ans fonctionne correctement. Même en connaissant la Ilford XP2 Super 400, en ayant contrôlé les vitesses, en pensant avoir bien exposé… il reste toujours une part d’incertitude.
30 minutes d’attente plus tard, (après avoir regarder quelques trains arriver et partir à la gare avec mon fils pour patienter), enfin les négatifs sont entre mes mains. Premier soulagement : il y a bien des images !
Le rendu : un charme unique, avec quelques imperfections
Les clichés ont une esthétique brute et authentique, un noir et blanc très contrasté typique de l’XP2. Mais un élément a tout de suite attiré mon attention : des fuites de lumière visibles sur plusieurs images. L’origine du problème ? Difficile à dire.
- Est-ce l’appareil lui-même, avec des joints fatigués laissant passer un peu de lumière ?
- Est-ce moi, lors du retrait de la pellicule, qui aurais exposé une partie du négatif à la lumière sans faire attention ?
Dans tous les cas, ces imperfections donnent un rendu assez intéressant, un effet presque fantomatique sur certaines photos. Un défaut transformé en signature visuelle involontaire finalement !
Un appareil à dompter, mais plein de potentiel
Tester un appareil aussi ancien, c’est comme jongler avec une équation avec plusieurs inconnues. Entre son objectif Voigtar f/6.3 pas très lumineux, ses contraintes d’exposition et le charme de son rendu, le Voigtländer Bessa se révèle être une belle découverte. Ce premier essai me donne envie de retenter l’expérience, en testant d’autres pellicules et en cherchant à mieux comprendre l’origine des fuites de lumière.
Peut-être avec une pellicule moins sensible pour tester sa dynamique en extérieur, ou un film couleur pour voir comment il gère les contrastes.
