Tester une pellicule argentique : plaisir, découvertes et conseils

Envie de tester une pellicule argentique chaque week-end ? Découvrez mes essais (Kodak, Fujifilm, Ilford, Silbersalz35…) et mes conseils pour débuter la photo argentique en toute simplicité.

Depuis quelques mois, j’ai adopté une habitude à la fois simple et vraiment cool : tester une nouvelle pellicule argentique chaque week-end. Ce petit rituel m’a permis de découvrir une infinité de rendus, de couleurs, de grains et de textures. Je l’ai fait pour moi, au départ, pour apprendre, pour m’amuser mais aussi pour enrichir ma pratique de la photo argentique, que j’avais laissée de côté pendant des années. Sans doute par peur de mal faire. À tord !

Revenir à l’argentique, c’est renouer avec une pratique photographique plus lente, plus réfléchie. On se concentre davantage, on compose avec attention, on anticipe les lumières. On ne mitraille pas à plusieurs images par secondes. On accepte l’idée de ne pas tout contrôler. Et chaque pellicule photo devient un copain de route : parfois docile, tantôt capricieux, mais toujours surprenant.

Pourquoi tester une nouvelle pellicule chaque week-end ?

Pour ma part, parce qu’il y a quelque chose de profondément excitant dans le fait de ne pas savoir exactement ce qu’on va obtenir. On choisit une pellicule couleur ou noir et blanc, on la glisse dans son appareil photo argentique, et on part un peu à l’aventure. Chaque bobine raconte une histoire différente, un reportage, une journée. Au fur et à mesure, on comprend alors que chaque émulsion a sa propre personnalité.

Tester permet aussi de progresser techniquement. On apprend à utiliser la lumière, à exposer manuellement, à jouer avec les limites de chaque pellicule : sa sensibilité ISO, sa plage dynamique, sa tolérance aux contre-jours, ou encore la façon dont elle réagit à la sous-exposition ou au contraire à la surexposition.

Et surtout, cela permet de se forger un œil. À force de photographier avec des pellicules différentes, on développe une vision plus personnelle, on affine son style, on sait ce qu’on cherche.

Kodak Gold 200 : la pellicule parfaite pour débuter

Comme beaucoup, j’ai commencé avec la Kodak Gold 200, une pellicule couleur hyper abordable et largement disponible partout, même en grandes surfaces. Elle a cette capacité à rendre les tons chauds flatteurs, surtout en lumière naturelle. Les teintes de peau sont douces, les bleus sont un peu pastels et le grain reste relativement fin.

C’est une pellicule vraiment indulgente, parfaite pour un usage polyvalent. Portraits, paysages, scènes de rue… elle s’en sort bien partout. Elle donne ce côté un peu vintage, qui plaît beaucoup aux amateurs de rendu « à l’ancienne ». On peut l’utiliser en plein soleil, en fin de journée ou même par temps nuageux si l’on connaît les bases de l’exposition.La Kodak Gold 200 : la pellicule parfaite pour débuter

Kodak Ultramax 400 : pour plus de souplesse

Vient ensuite la Kodak Ultramax 400, que j’ai adorée pour sa flexibilité. En passant de 200 à 400 ISO, on gagne en polyvalence : la pellicule devient exploitable même dans des situations de lumière plus difficiles. J’ai souvent utilisé l’Ultramax pour des balades urbaines en fin de journée, en hiver ou pour des portraits en intérieur, à la lumière d’une fenêtre.

Son grain serait pour certains plus visible, je ne saurai pas le quantifier, mais c’est aussi ce qui fait son charme. Elle donne du caractère aux images. Le rendu des couleurs est assez saturé, parfois même « trop » réaliste. Si vous aimez les photos pleines de vie, cette pellicule est faite pour vous.

Explorer les films Fujifilm : Fujifilm 200 et Fuji 400

Changer de marque, c’est aussi élargir son champ d’exploration. La Fujifilm 200 a un rendu très particulier. Les couleurs sont plus froides, les verts sont dominants, parfois presque surnaturels. Le grain est fin, mais présent. C’est une pellicule qui demande un peu plus de soin à l’exposition, mais qui récompense avec des images nettes et lumineuses.

La Fuji 400, de son côté, est plus souple. Elle est parfaite pour des scènes de rue dynamiques, des clichés pris sur le vif, ou des instants de vie où l’on ne peut pas toujours contrôler l’éclairage. Les couleurs Fujifilm ont quelque chose d’unique et leur film se distingue toujours.

Un samedi à Dijon à travers l'objectif d'un Zeiss Ikon vintage

Essais en noir et blanc : Ilford Super XP2 400, HP5, FP4…

Il serait impossible de parler de photo argentique sans évoquer les pellicules noir et blanc. J’ai commencé avec la HP5 Plus 400, contrastée, granuleuse, avec un look très « film de rue ». La FP4 Plus, en ISO 125, offre au contraire un rendu très fin, presque soyeux, parfaite pour le portrait ou les natures mortes.

Je suis ensuite tombé sur l’Ilford XP2 Super 400, pour une raison toute simple : elle se développe en C-41, comme une pellicule couleur. Cela permet de la faire traiter dans un labo classique, sans surcoût. Son rendu est doux, très équilibré, avec une belle dynamique. Pour un premier essai en noir et blanc, elle est idéale !

L’intérêt du noir et blanc, c’est qu’on apprend à regarder autrement. On ne se fie plus aux couleurs, mais aux formes, aux ombres, à la lumière. C’est un excellent exercice de composition.

Shooting argentique #003

Films cinéma : Kodak Vision3 chez Silbersalz35

L’un de mes plus gros coups de cœur récents, c’est la Kodak Vision3 50D. Il s’agit d’un film cinéma, utilisé normalement pour les productions professionnelles. Mais certains passionnés le bobinent en cartouches 35 mm compatibles photo. Le résultat est bluffant : tons de peau naturels, contraste doux, et détails dans les ombres incroyables.

Cependant, elle nécessite un développement ECN-2, différent du classique C-41, ce qui peut être plus coûteux ou compliqué. Mais le rendu en vaut la peine.

J’ai ainsi testé la Silbersalz35 50D, une pellicule fabriquée à partir de Vision3, mais proposée avec un service de scan dédié. Résultat : des couleurs cinématographiques. Le 500T, quant à lui, est conçu pour la lumière artificielle. Il donne des rendus nocturnes magnifiques.

Comment bien choisir et utiliser sa pellicule ?

Le choix d’une pellicule dépend de plusieurs facteurs : lumière disponible, sujet, matériel, et bien sûr, budget. Il est aussi important d’avoir en tête la température de couleur, surtout avec les films cinéma. Utiliser un posemètre (intégré ou via une application) est indispensable, surtout si l’on souhaite tester des pellicules périmées, qui demandent souvent de surexposer légèrement.

Il est utile de tenir un petit carnet ou une fiche de test pour chaque pellicule : date, lieu, météo, ISO, type d’appareil, impressions… Cela permet de comparer ensuite, et de mieux comprendre comment chaque film argentique réagit.

Conclusion : une découverte photographique passionnant

Tester une pellicule argentique chaque week-end, c’est bien plus qu’un simple passe-temps. C’est une façon d’apprendre, de s’ouvrir à d’autres horizons et sortir de sa zone de confort. C’est aussi une manière de ralentir, dans un monde où tout va de plus en plus vite.

J’encourage vivement tous ceux qui découvrent l’argentique à faire cette expérience : acheter une pellicule différente chaque semaine, sortir photographier sans pression, puis comparer les rendus. Ce que vous apprendrez sera bien plus riche que n’importe quel tuto.

Et surtout, partagez vos images ! Sur les réseaux, sur des forums ou en tirages. L’argentique vit aussi grâce à sa communauté. On y découvre des conseils, des critiques bienveillantes, des échanges de pellicules, des astuces de scan, de développement, d’exposition… C’est un univers passionnant, humain, plein de générosité.

Alors n’attendez plus : choisissez une pellicule, chargez votre appareil photo, et partez capturer la lumière du monde à l’ancienne.